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Lorsqu’une entreprise est entrée en Sauvegarde ou a déposé le bilan, débute alors une période de 6 mois qui se nomme la période d’observation (PO pour les spécialistes …). Cette période de 6 mois peut être étendue à 12 mois, voire à 18 mois dans certains cas particuliers.
L’objectif de cette période est, comme son nom l’indique, de
permettre au Tribunal de Commerce et à ses représentants d’observer le
comportement de l’entreprise. Le but est d’en savoir un peu plus sur les
raisons qui ont mené l’entreprise vers le Tribunal de Commerce. Pourtant il ne
s’agit pas d’un temps pour étudier les différents documents qui ont été fournis
lors de l’audience d’ouverture de la procédure, mais bien d’un temps pour
regarder si le diagnostic qui a été porté par le dirigeant sur l’état de son
entreprise est correct ou non.
Je mets ici volontairement à part le cas d’une entreprise
qui a dû déposer le bilan suite à une assignation devant le Tribunal de Commerce
par un tiers. Dans ce cas, la période d’observation va essentiellement servir à
évaluer si l’entreprise peut rebondir, si elle doit être cédée ou si elle doit
être liquidée.
Revenons au cas où l’entrée en procédure est à l’initiative
du dirigeant.
Pendant la période d’observation, le passif est gelé. Cela
signifie en pratique que toutes les dettes antérieures au jugement sont gelées.
Ainsi, l’entreprise ne doit plus rien payer à ses créanciers d’avant et la
relation avec ces derniers est gérée par le Mandataire Judiciaire.
C’est donc le moment de mettre en place les restructurations
prévues puisque dans une certaine mesure, les AGS peuvent prendre en charge les
coûts sociaux associés ou en tout cas les avancer.
En contrepartie, le fait d’entrer en procédure va réduire à
néant tous les encours clients, ce qui veut dire qu’il va désormais falloir les
payer « au cul du camion », autrement dit avant d’avoir reçu la
marchandise ou la prestation. De même
les découverts bancaires vont être supprimés et ne vont rester que des lignes d’escompte
de type Dailly si le Tribunal de Commerce l’ordonne aux banques (ce n’est donc
pas automatique).
Mais là n’est pas le plus problématique.
En effet, les frais généraux eux continuent à être prélevés
régulièrement. Même si des contrats peuvent être dénoncés pendant cette
période, ce qui d’ailleurs peut permettre de mettre fin à un contrat qu’on
voulait arrêter de toute façon, il reste quand même que tous ces frais fixes
doivent être honorés.
Car si pour les achats il n’y a pas de risque de faire de
nouvelles dettes car, par nature, les biens et services sont payés d’avance, il
n’en va pas de même pour les frais généraux (loyers, assurances, électricité,
salaires, cotisations sociales, etc.).
Or la période d’observation sert à observer si les
restructurations qui ont été faites sont suffisantes pour permettre à l’entreprise
de rebondir. Si c’est le cas, cela signifie que l’entreprise doit donc avoir
une activité bénéficiaire et ce dès les premières semaines de la période d’observation.
Et qui dit activité bénéficiaire dit pas de dettes nouvelles …
Le Tribunal de Commerce va donc appliquer un raisonnement à
l’inverse se disant que s’il y a des dettes nouvelles, cela signifie que l’entreprise
n’est pas bénéficiaire et donc que les restructurations n’ont pas été efficaces,
donc que l’entreprise doit changer de main ou être liquidée !
Mais il y a un second point très important à vérifier :
celui du niveau de rentabilité. En effet, il ne faut pas se contenter de
remettre l’entreprise à l’équilibre car les dettes du passif ne sont que gelées
et il va falloir les rembourser un jour ! Pour cela, il n’y a pas d’autre
choix que d’avoir une activité qui dégage suffisamment de résultat et de
trésorerie pour être en mesure de rembourser les dettes contractées avant l’entrée
en procédure.
Là encore, le Mandataire Judiciaire va raisonner par
contraposée : si l’entreprise n’a pas de résultat suffisamment élevé, elle
ne pourra pas rembourser ses dettes. Elle ne pourra donc pas présenter de plan
de sauvegarde ou de redressement. Elle doit donc être cédée ou liquidée !
Il ne faut donc jamais perdre de vue que la période d’observation
n’est que l’œil du cyclone : le calme y règne mais la pression est plus
forte que tout sur les épaules du dirigeant. Qu’il réussisse et l’entreprise rénovée de fond en comble pourra rebondir, qu’il
échoue et son entreprise va disparaître.
Le marché proposé par le Tribunal de Commerce est en fait
très simple : on enlève les soucis liés aux dettes de la tête du dirigeant,
charge à lui de mettre cette tranquillité d’esprit à profit pour faire son
travail de dirigeant, à savoir restructurer son entreprise et la remettre en
ordre de bataille pour affronter l’avenir.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est très
important que le dirigeant se fasse accompagner pendant cette période de tous
les dangers car il lui est souvent très difficile de se remettre complètement
en cause pour rénover en profondeur son entreprise.
Et vous, avez-vous vécu ces périodes ?
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Si vous avez besoin d'un accompagnement pour mener au mieux votre période d'observation, contactez-nous sur Creative Consulting
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