mercredi 4 juillet 2012

L'effet du Barry



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On raconte que le 8 décembre 1793, alors qu'elle était face à l'échafaud, Madame du Barry, effrayée du sort qui l'attendait, implora le bourreau en ces termes : "De grâce, monsieur le bourreau, encore un petit instant".


Cette petite phrase, même si elle est apocryphe, est significative de cette propension que le chef d'entreprise en difficulté a, de vouloir sans cesse repousser les prises de décision qui seraient salutaires à son entreprise.
Certes, il n'y a pas d'enjeu vital (quoique) lorsqu'une entreprise rencontre des difficultés, mais si on considère sa société comme un organisme vivant, alors là, oui, il peut être question de sa survie.

Le Chef d'Entreprise est-il un éternel optimiste ?


J'ai pu constater une chose étonnante lorsque j'ai été confronté à ces prises de décision : on se trouve toujours une bonne excuse pour ne pas agir comme la logique et le bon sens le voudraient. On essaie de se convaincre que ça ira mieux demain, que ce client va nous payer ou que l'on va gagner de marché. Et bien, non.
J'expliquais récemment à un de mes confrères en grandes difficultés que s'il en était à se dire : "ça peut passer !", il devait immanquablement le traduire en "ça ne passera pas !".

Nous, chefs d'entreprise, sommes en permanence victimes de notre optimisme. Nous "mentons" en permanence aux banques, à nos clients, à nos fournisseurs, à nos salariés et à nous-mêmes. Nous pensons qu'embellir la vérité est salutaire. En fait, nous voulons faire plaisir à nos interlocuteurs, même si nous savons, au fond de nous-mêmes, que cela ne va pas.

Il ne faut pas sans cesse repousser les décisions ...


Le problème est que, plus nous repoussons la prise de décision, plus le risque de chuter augmente. Et j'en sais quelque chose : je me suis mis en Sauvegarde alors que le Redressement Judiciaire était sans aucun doute plus adapté à mon cas. Pourquoi ? Parce que l'état de mes dettes était tel que je pouvais pas m'en sortir ! Je le vois aujourd'hui, avec du recul, mais sur le moment, j'ai sans doute voulu gagner du temps car cela irait mieux demain.
Si j'avais regardé les chiffres de manière objective, je me serais rendu compte qu'il fallait agir vite et fortement !

Alors, le bourreau m'a certes accordé un "petit instant" (6 mois) mais au bout du compte, le couperet est tombé et la Liquidation Judiciaire a fini par arriver.
Ce "petit instant" n'a pas été très utile au demeurant car il a seulement permis au doute de s'installer dans l'esprit de nos clients, de nos fournisseurs et des salariés.

Mais agir vite ...


Pour conclure, je dirais donc que si nous sentons le moindre problème survenir, que les indicateurs qui sont en place montrent la moindre dérive, alors il faut agir et vite. Il ne faut surtout pas hésiter à se rapprocher de personnes qui sauront nous guider et nous faire voir la vérité. A cet égard, on ne le répètera pas assez, le Président du Tribunal de Commerce est un personnage clef : il saura conseiller et aider.

Et, croyez-moi, il vaut mieux avoir le Tribunal de Commerce comme conseil avant la crise, que bourreau après !


Et vous, avez-vous été face à ce genre de situation ? Avez-vous tendance à repousser certaines décisions importantes ?

Si vous avez des difficultés à prendre des décisions importantes, contactez-nous sur http://www.so-creativeconsulting.com pour que nous puissions vous aider à avancer et à gérer vos priorités.


Pour aller plus loin : 


           

1 commentaire:

  1. Oh oui, je suis en plein dedans : lorsque je dois prévoir 1300€ pour payer mes charges début octobre, que je n'ai que 200€ et que j'en attends 1500€ du RSI en trop-payé.... mais là, je sais que l'argent doit arriver, le tout, c'est de faire comprendre à la banque que je ne tire pas les ficelles du RSI....

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