lundi 9 juillet 2012

Et soudain tout s'effondre ... Partie 2 sur 3



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Dans la première partie, il a été discuté de la façon d'aborder un problème qui peut arriver à chacun de nous (j'en sais quelque chose) : une dégradation telle de la situation de l'entreprise, qu'il faut agir.

La première réaction est : ne rien faire (voir à ce sujet l'article "Et soudain, tout s'effondre Partie 1/3").

C'est sans doute la pire, mais elle existe plus souvent qu'on veut bien le dire. Que ce soit par crainte de passer pour un raté, par la croyance en des lendemains qui chantent, par fierté, peu importe. Il est malheureusement fréquent de voir des échecs d'entreprise dus à un manque de réaction.


Dans cet article, va donc être abordé la seconde méthode : la sortie par le bas.

Essayer de s'en sortir par le bas

Même si cette méthode est risquée, elle a le mérite d'exister et peut d'ailleurs être une première étape avant de rebondir. C'est un peu quand on est pris dans une vague dans la mer. On ne sait plus où on se trouve alors on essaie de toucher le fond de l'eau et d'un coup de pied on se propulse vers la surface de la mer.
A priori ça peut marcher, mais il faut avoir assez d'oxygène pour faire toute cette opération ...

Basiquement, s'en sortir par le bas consiste à adapter les charges aux revenus. En d'autres termes, il va falloir diminuer les charges pour tenir compte de la baisse des revenus.

Dans les charges, il y a les charges de personnel et les autres.

1) Diminuer les charges externes ou fixes

Les autres charges (frais bancaires, assurances, contrats de location, téléphone, électricité, etc.) représentent une part non négligeable des charges d'une entreprise. Il est donc très important de s'attaquer à ces postes en premier.

Je me souviens par exemple avoir réussi à économiser près de 60 k€ sur une année en supprimant certaines assurances qui, lorsqu'elles utilisées ne me permettaient de "gagner" que 10 k€ par an (il s'agissait d'assurance prenant à leur charge les coûts liés aux arrêts maladie). Une bonne politique de prévention est souvent plus efficace et l'ardoise s'en trouve allégée !

Malheureusement, ce n'est qu'en période de crise que l'on s'intéresse à ces économies, alors que c'est un travail qui devrait être fait quand tout va bien ...

2) Diminuer les charges de personnel

Une fois que ce travail a été fait, il reste les charges de personnel.

Certes, c'est souvent le poste le plus important dans une entreprise, mais il ne faut pas perdre de vue que c'est celui qui génère sa richesse. Cependant, les années fastes ont parfois autorisé des mauvaises habitudes : les gens ne travaillent pas toujours au même rythme qu'avant, certains postes sont devenus redondants, on s'est fait plaisir en embauchant une personne à temps complet alors qu'un mi-temps aurait suffit.

Et je ne parle pas du recours systématique aux CDD ou à l'interim alors que, les équipes en place, si elles étaient bien managées pourraient faire le travail sans problème.

Il y a donc un sacré dilemme : dois-je supprimer des postes ? Si oui, lesquels, combien ? Cela va-t-il affecter ma capacité à produire ?
Un audit s'impose donc, sans concession.

Un organigramme fonctionnel de l'entreprise doit être établi : quel est le circuit d'une commande ? Qui intervient ? Pourquoi ? etc. C'est un travail qui peut (doit ?) être fait par quelqu'un de l'extérieur, qui n'aura pas sa vision déformée par le filtre affectif.

Ensuite, on regarde chaque poste de l'entreprise et on s'assure qu'il s'inscrit dans cet organigramme et qu'il apporte une réelle valeur ajoutée.

En fait, c'est assez simple à décrire, mais beaucoup moins simple à réaliser : il s'agit de ne garder dans l'entreprise que les postes qui apportent une réelle valeur ajoutée.
On peut aussi en profiter pour réorganiser la société : telle personne n'apporte que peu de valeur à son poste, mais si elle est placée ailleurs, elle peut au contraire apporter beaucoup.

Il ne s'agit donc pas que de se séparer de collaborateurs comme on le dit pudiquement, mais surtout de rendre la structure plus efficace.

Cependant, si certains postes doivent être supprimés, alors il faut anticiper au maximum car un licenciement pour raison économique coûte cher : suivant l'ancienneté, le statut du salarié, son salaire, cela peut coûter plusieurs mois de trésorerie avant que l'impact se voie. D'autant que le moral général va en prendre un coup et il y aura des effets induits qui joueront aussi sur la rentabilité de l'entreprise.

La solution ultime peut alors consister à se mettre sous la protection du Tribunal de Commerce et demander la mise en Sauvegarde ou en Redressement de l'entreprise. C'est la solution dans les cas les plus critiques.
Cela dit, je connais une entreprise qui, pour pouvoir optimiser financièrement quelques licenciements économiques, s'est mise en Sauvegarde, ce qui lui a permis de lisser la charge induite pas ces licenciements sur plusieurs années ...

Alors, quid de la sortie par le bas ?

La sortie par le bas permet de remettre à plat l'organisation de l'entreprise et de diminuer (voire de supprimer) certaines charges superfétatoires.
Mais cette cure d'amaigrissement est à manier avec précaution car :
  • il faut prévoir un rebond et être en capacité de rebondir : si on a enlevé de son personnel des personnes stratégiques, le rebond va être sérieusement compromis
  • il faut être capable d'anticiper au maximum car ce mode de sortie par le bas n'est pas instantané mais se compte en mois et il faut être capable de tenir pendant tout ce temps

Et vous, avez-vous pratiqué la réduction des charges pour sortir par le bas de difficultés ?

Si vous vous retrouvez seul face à ces difficultés car vos conseils habituels vous ont abandonnés, contactez-nous sur http://www.so-creativeconsulting.com. Nous connaissons parfaitement la problématique de la solitude du dirigeant et pourrons vous accompagner efficacement le temps nécessaire.


Pour aller plus loin : 

           

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