lundi 22 avril 2013

Faire faire n'est pas déléguer



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Il est saisissant de constater que lorsqu'on suit une formation en management et que le formateur demande à l'assistance si ses membres délèguent une partie de leur travail ou de leurs responsabilités, la réponse est oui !  On se dit alors qu'on a affaire à des managers efficaces et de bon niveau.

Mais quand on creuse le sujet, on constate que pour une bonne partie (si ce n'est la majorité) d'entre eux, la délégation consiste à faire faire un travail donné par un subordonné. Pourtant, faire faire et déléguer sont deux choses complètement différentes, même si, faire faire est un sous-ensemble de la délégation en tant que cela n'est qu'une conséquence de cette dernière.


Voici donc quelques pistes pour y voir plus clair.

1) Faire faire

Faire faire consiste à faire exécuter certaines tâches par un subordonné à sa place. Que ce soient des tâches qu'on apprécie ou non, il n'y a rien qui le suppose, dans cette façon de procéder. C'est également une manière de se libérer d'une tâche qu'on n'a pas envie d'exécuter car elle nous ennuie ou nous rebute.

Cela signifie donc a priori qu'il n'y aura pas de contrôle sur la bonne exécution de la tâche. En fait, faire faire s'apparentant davantage à "ne plus s'occuper" : il n'y a donc aucune raison de s'assurer que le travail a été bien exécuté. On n'a donc pas de métrique mise en place qui pourrait d'ailleurs permettre, si cette tâche était amenée à se répéter, de mesurer d'éventuelles dérives ou des améliorations.

Enfin, lorsqu'on fait faire quelque chose à quelqu'un on fixe rarement un objectif chiffré (et donc mesurable) sur la tâche à accomplir. C'est plutôt un "débrouille toi, ça doit être fait" qui prime.

Ces quelques points montrent donc qu'un responsable qui fait faire une tâche ou un ensemble de tâches à un collaborateur, ne fixera pas d'objectif mesurable, ne donnera pas de moyens particulier, ne mettra pas en place de métriques permettant de s'assurer que le travail a été fait correctement. En un mot, le faire faire est "je ne veux pas m'en occuper".

2) Déléguer

La délégation est en quelque sorte le symétrique du faire faire. En effet, le premier principe est qu'on peut réellement déléguer que ce qu'on maîtrise. Par maîtriser j'entends qu'on connaît suffisamment la tâche pour savoir que non seulement elle peut être déléguée mais qu'en plus on sait si la tâche aura été correctement accomplie ou non.

Cette tâche ne pouvant (ou ne devant) pas être accomplie par le manager pour plusieurs raisons qui tiennent à son organisation interne, elle doit pourtant être contrôlée. C'est-à-dire que même s'il ne l'exécute pas directement, le responsable va s'assurer qu'elle est exécutée correctement. La mise en place de métrique va donc de paire avec la délégation.

La délégation est précise et son champ d'application est clairement défini avec le collaborateur. On lui fixe alors un objectif chiffré (non négociable) et on lui alloue les moyens dont il a besoin pour réaliser la tâche.

La délégation s'entend donc bien comme une action visant à faire exécuter un ensemble de tâches par un tiers à qui ont aura au préalable fixé des objectifs chiffrés et mesurables. Par ailleurs, des contrôles seront mis en place par la personne ayant délégué la réalisation de la tâche afin de s'assurer de sa bonne exécution.


Pour la plupart de managers, la délégation s'apparente à faire faire quelque chose. Or il s'agit là de deux processus diamétralement opposés. Autant la délégation a une connotation positive au sens où elle implique le subordonné, autant le faire faire est négatif car il est le signe d'un manque d'intérêt évident pour la tâche concernée; la faire faire par un tiers est donc tout sauf valorisant.

Et pour vous, quelles sont les différences principales entre délégation et faire faire ?

Pour aller plus loin :

           

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