lundi 29 avril 2013

Pourquoi un chef d'entreprise en difficulté a besoin de conseils



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Lorsqu'un chef d'entreprise sent confusément que les choses commencent à aller mal (difficulté de payer certains fournisseurs, dettes s'accumulant dangereusement, etc.), il est souvent perdu car il ne sait pas forcément comment aborder le problème.

Faut-il convoquer l'ensemble du personnel ? Faut-il aller voir ses clients ? Ses fournisseurs ? A qui en parler ? Toutes ces questions assaillent le chef d'entreprise dont la société entre dans une période de turbulences. Avec un vrai problème qu'il ne faut jamais négliger : l'image ! Quelle va être mon image une fois que j'aurai dit que mon entreprise a des problèmes ? Que va-t-on penser de moi ?

Tout ceci mis ensemble : ne pas savoir quoi faire et la peur du qu'en dira-t-on font que, très souvent, le chef d'entreprise va tâcher de faire face seul aux difficultés. Mais il n'est souvent pas bien préparé et pour peu que la conjoncture continue à se dégrader dans son secteur, les conséquences peuvent être dramatiques. D'autant plus que des âmes bien pensantes pourront éventuellement l'accuser de ne pas avoir traité les problèmes comme il le fallait.



C'est la raison pour laquelle le chef d'entreprise qui commence à entrer dans la tourmente doit se faire aider.

Comment savoir qu'il y a un problème ?

Tout d'abord, il faut que le chef d'entreprise ait conscience qu'il entre dans des difficultés. Pour cela il doit savoir quels sont les indicateurs importants qu'il doit avoir à sa disposition pour mesurer sa situation. Ce peut être par exemple, le suivi du BFR ou de la trésorerie de l'entreprise. Mais cela peut également être le suivi des ventes ou les délais de paiement de ses fournisseurs.

Ensuite, une fois que ces indicateurs sont en place, il faut accepter de reconnaître qu'ils montrent une difficulté importante. En économie, ce qui définit une récession est que trois trimestres consécutifs ont un taux de croissance en baisse. Il est donc nécessaire de se fixer une règle. Si par exemple, pendant trois mois consécutifs le niveau de trésorerie baisse ou que les délais de paiement des fournisseurs s'allongent, il y a un problème.

Il faut donc à la fois définir des critères, propres à chaque entreprise, et ensuite mettre en place une métrique pour en mesurer les variations. En d'autres termes, cela s'apparente à un tableau de bord, mais ciblé pour mesurer la situation économique de l'entreprise.

Comment corriger le tir ?

Après la première difficulté qui consiste à être en mesure de mesurer l'existence des problèmes, il faut ensuite accepter de les traiter. C'est là que le conseil extérieur peut intervenir.

En pratique, le chef d'entreprise pourra sentir confusément que quelque chose de négatif est en train de se produire. En faisant appel à un conseil extérieur celui-ci pourra tout d'abord poser un diagnostic sur la situation de l'entreprise en réalisant a posteriori les mesures décrites plus haut.

Une fois le diagnostic posé, il faut soigner le problème. Dans un premier temps on pourra s'attaquer aux symptômes mais au final, c'est bien les causes du problème qu'il faudra traiter.

Le travail du conseil sera de déterminer, conjointement avec le chef d'entreprise si les difficultés sont d'ordre conjoncturelles ou structurelles. Paradoxalement, je crois que les difficultés structurelles sont moins difficiles à traiter que les difficultés conjoncturelles.

En effet, les problèmes liés à l'organisation de l'entreprise, à sa structure peuvent être traités en diminuant le personnel ou en réorganisant l'entreprise dans son fonctionnement. En revanche, si le problème est lié à la demande, donc à la conjoncture, le fait de toucher à la structure n'est que la première étape d'un processus plus long et plus complexe.

Dans ce dernier cas, il faudra en effet partir des compétences internes à l'entreprise et trouver comment modifier l'offre pour l'adapter à la nouvelle demande qui a émergé et qui est à l'origine du décrochage de l'entreprise.

Alors, pourquoi le dirigeant a-t-il besoin d'aide ?

Il a besoin d'aide à plusieurs niveaux car seul il ne peut pas forcément avoir la volonté nécessaire de modifier son organisation, surtout s'il est le créateur de l'entreprise et qu'elle est ancienne : cela peut être vécu par lui comme un échec personnel ou en tout cas un déchirement.

Puis, une fois qu'il a accepté la réalité des chiffres et qu'il a pu mettre en oeuvre les actions visant à adapter sa structure, il faut qu'il se pose la question de l'offre. Ses produits ou services sont-ils toujours adaptés à son marché ? A-t-il suivi l'évolution de la demande de ses clients ? Connaît-il vraiment ses clients ? Et, en conséquence, que peut-il proposer à ses clients (ou à de nouveaux clients) à partir de sa structure ?

Le but, en effet, est de partir du savoir-faire de l'entreprise, véritable atout car partie intégrante de son histoire, pour proposer de la valeur à ses clients. En d'autres termes proposer des solutions qui résolvent des problèmes ou qui répondent à des questions de ses clients.



A chaque étape du processus, le dirigeant de l'entreprise qui connaissait des difficultés a donc besoin de conseils : au niveau du diagnostic, au niveau du traitement des symptômes et au niveau du traitement des causes. Dans tous les cas, le conseil extérieur, tel un médecin face à un patient malade, va devoir l'accompagner jusqu'à la guérison complète. Ce, à défaut d'avoir pu l'accompagner alors qu'il était en bonne santé, de sorte à éviter qu'il ne tombe malade ...


Et vous, avez-vous fait appel à des conseils extérieurs pour vos difficultés d'entreprise ?

Pour aller plus loin :


           

2 commentaires:

  1. Bravo pour cet article qui dédramatise la situation. Il faut savoir s'entourer et ne pas hésiter à demander des conseils à des professionnels ne dépendant pas de l'entreprise mais qui ont les compétences et le recul nécessaire pour débloquer la situation. Il faut accepter l'aide et savoir bien s'entourer.

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    1. C'est tout à fait ça.
      Un conseil extérieur n'a pas le passif historique et est donc capable de davantage d'objectivité que le chef d'entreprise face à la situation ...

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