mercredi 29 mai 2013

La méthode ABC pour les petites entreprises



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Le but de cet article n'est pas de décrire la méthode ABC (Activity-Based Costing ou Coûts basés sur l'activité) car de nombreux articles sont déjà consacrés à ce sujet, mais bien de voir comment elle peut être adaptée aux petites et moyennes entreprises.

Il existe un très grand nombre d'entreprises qui se sont développées au fil du temps et dont les activités ont évolué au gré des différents marchés qui se sont présentés. Il est en effet assez peu courant de trouver des petites entreprises qui en sont là où elles en sont aujourd'hui car cela avait été planifié et prévu plusieurs années auparavant.



Le fait que ces entreprises, parties sur un produit adapté à un segment de clientèle précis, se retrouvent aujourd'hui à devoir gérer plusieurs produits différents correspondant à un grand nombre de segments de clientèle ne facilite évidemment pas le calcul des coûts associés, ni la rentabilité réelle de tel ou tel produit.

La méthode ABC semble donc sur le papier pouvoir répondre à cette problématique, mais doit sans aucun doute être adaptée à la taille (et aux moyens) de l'entreprise.

1) Rappel rapide sur la méthode ABC

Cette méthode part du principe que les objets de coûts induisent des activités. Par exemple, une entreprise fabriquant et commercialisant des chaises va avoir comme objet de coûts les chaises. Mais le fait de commercialiser une chaise va induire plusieurs activités au sein de l'entreprise : la conception de la chaise, sa fabrication, son contrôle, sa commercialisation, etc..

Ensuite, si on remonte la chaîne, on va constater que les activités induisent des ressources. La fabrication  des chaises par exemple va nécessiter un chef d'atelier, un ouvrier de fabrication, un peintre, etc..

Mais le chef d'atelier ne va pas travailler que sur ce produit, il va travailler sur d'autres, de la même façon que le temps passé par la comptabilité pour faire la facture de ce client ne sera qu'une petite partie du travail de la journée. On va donc regarder le nombre de factures à réaliser par la comptabilité et le coût des ressources associées pour déterminer le coût pour l'inducteur qui sera "nombre de factures".

Ainsi, contrairement aux méthodes "traditionnelles" qui fixent des clefs de répartitions sur les coûts "fixes" a priori, la méthode ABC les affecte le plus précisément possible aux activités induites pas les objets de coûts.

On a donc posé un diagnostic sur la façon dont les ressources (et donc les coûts associés) sont affectées aux objets de coûts, ce qui peut permettre de découvrir d'éventuels écarts de rentabilité entre différentes familles d'objets de coûts.

2) Adaptation aux petites entreprises

Selon moi, il ne faut pas nécessairement appliquer directement l'intégralité de la méthode à une petite entreprise pour trois raisons :
  • tout d'abord, la gestion d'une PME de taille modeste n'a pas forcément les moyens de mettre en oeuvre une telle méthode car cela suppose qu'elle soit structurée un minimum pour qu'on puisse y trouver toutes les activités réalisées
  • ensuite, si la PME est sur un nombre d'objets de coûts réduite, les effets d'une analyse ABC seront peu importants, sauf à permettre de découvrir des coûts cachés, encore que ceux-ci puissent être trouvés par d'autres méthodes 
  • enfin, cette méthode requiert une collecte importante de données qui peut prendre du temps. Or ce temps n'est pas facile à trouver dans une petite entreprise

Cela dit, la mise en place d'une méthode ABC légère et adaptée peut permettre deux choses très importantes :
  • forcer la mise en place d'un organigramme fonctionnel mettant en évidence les processus internes et les différentes activités "réelles de l'entreprise"
  • identifier les points faibles et points forts de l'entreprise en observant ses manques ou au contraire ses points de contrôle performants
Dans tous les cas, l'approche permet de compléter une analyse de type SWOT de l'entreprise et ne peut donc qu'avoir des résultats bénéfiques.

Enfin, si la PME est suffisamment bien structurée, cela peut permettre d'appliquer la méthode ABC même si cela ne l'est pas de manière aussi fine que ce qui serait fait dans une grande entreprise.


Pour conclure, je dirais donc que selon moi la méthode ABC commence à intéresser les PME pas nécessairement parce qu'elle permet de mieux piloter les coûts à terme, mais parce qu'elle permet, du fait de sa démarche, de poser les jalons d'une structuration plus efficace et d'une optimisation des ressources en suivant les résultats de l'analyse des processus internes.

Et vous, seriez-vous prêts à mettre en place la méthode ABC dans votre entreprise ?

Pour aller plus loin : 



           

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