mardi 4 juin 2013

Accepter c'est mourir un peu



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Un dirigeant dont l'entreprise fait face à d'importantes difficultés va commencer par nier la réalité et considérer qu'il ne s'agit là que d'une phase transitoire qui va passer. Seulement, si cela s'avère dans quelques cas, la plupart du temps, si on fait rien, l'entreprise va sombrer.

C'est la raison pour laquelle, il faut faire sortir le chef  d'entreprise de son déni et lui faire prendre conscience de la gravité de la situation, seule solution pour renverser la tendance. La démarche qui va devoir être mise en place revient en quelque sort à faire son deuil de l'ancienne entreprise. C'est la raison pour laquelle, je pense que les 5 étapes du travail de deuil décrites par le docteur Kübler Ross peuvent s'appliquer au cas présent du dirigeant qui doit se mettre en mode reconquête !


1) Le choc 

Lorsque le dirigeant d'une entreprise réalise que tout va mal, il peut être sous le choc : comment n'a-t-il pas pu anticiper ? Quelles vont être les conséquences ? Que va-t-il lui arriver ?

Toutes ces questions l'assaillent et peuvent causer plusieurs sortes de réactions selon le caractère du dirigeant : pleurs, violence, etc.

Mais dans tous les cas, le fait de réaliser l'envergure des problèmes est une étape à bien gérer car il ne faut se laisser abattre si on veut s'en sortir et il faut avoir une vision complète de la situation pour pouvoir repartir fermement.

2) Le déni

Ensuite, la tendance naturelle du chef d'entreprise à rebondir ou en tout cas à avancer même lorsque tout semble perdu va le conduire à nier l'ampleur des dégâts. En tout cas, il va au moins chercher à les minimiser. Cet optimisme va le pousser à relativiser la situation.

C'est d'ailleurs une phase très dangereuse car il peut être tenté de faire machine arrière et se dire qu'après tout ce n'est peut-être pas si grave !

C'est pendant cette phase que la ou les personnes qui accompagnent le chef d'entreprise doivent lui faire prendre conscience de la réalité de la situation, sans la minimiser.

3) La colère

Vient ensuite la colère contre le système, les banquiers, les clients, les fournisseurs, les salariés, etc.. On en veut à la terre entière en oubliant parfois qu'on a une part de responsabilité ...

La colère envers soi pour n'avoir rien vu venir ou pour n'avoir pas fait les bons choix peut ensuite arriver.

Je pense que cette phase est nécessaire pour évacuer la pression qui s'est accumulée lors des deux premières phases, mais qu'elle doit donc être mesurée dans le temps car ce n'est pas forcément une phase très constructive !

Ceux qui conseillent le dirigeant lors de cette phase doivent faire attention que sous le coup de la colère, il ne soit pas dit ou écrit des choses envers les personnes environnantes qui pourraient être regrettées par la suite ...

4) L'abattement

Une fois que la pression a été expulsée, arrive l'abattement. Le dirigeant est en position "dépressive" et l'expression qui pourrait le mieux caractériser cet état serait "à quoi bon !". A quoi bon continuer ? A quoi bon me battre ? Etc..

C'est pourtant à ce moment que le dirigeant doit rassembler ces forces pour rebondir. Il doit donc en profiter pour faire le tri entre le bon et le mauvais, ce qui doit être gardé, ce qui doit être rejeté, etc.. Encore une fois, le rôle de ceux qui l'accompagnent est crucial car on ne peut pas se permettre d'échouer si près du but !

5) L'acceptation

C'est en même temps la dernière phase du deuil de l'ancienne entreprise et la naissance de la nouvelle structure.

En principe, à ce stade, le chef d'entreprise a compris que ce qui était avant les difficultés fait partie du passé, mais d'un passé dont il faut s'inspirer pour éviter de reproduire les mêmes erreurs. Il a fait le tri et est désormais capable de repartir sur un nouveau projet, plus fort qu'avant.

Mais la route est parfois longue avant qu'il puisse parler de ce qu'il lui est arrivé. Car le plus difficile est sans doute d'accepter l'échec quand on en est le responsable (au sens où le chef d'entreprise est le responsable de l'entreprise).


Ainsi, il me semble bien que rebondir après avoir connu des difficultés dans son entreprise peut vraiment s'apparenter à un deuil. Au deuil d'une ancienne entreprise dans un environnement donné avec un personnel donné. C'est à ce prix que le dirigeant pourra réussir dans ses prochaines aventures entrepreneuriales car il aura pu clairement analyser les causes de son échec passé.

Et vous, comment analysez-vous un échec d'entreprise ?

Pour aller plus loin : 


           

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