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J’assistais il y a quelques jours
à une conférence donnée par plusieurs intervenants dans le cadre de l’Université
des Entreprises organisée par le MEDEF Gironde. Parmi eux se trouvaient Marc Halevy
et Yannick Roudaut qui, pour résumer, nous indiquaient que les ressources
venant à diminuer dramatiquement, nous n’avons pas d’autre choix que de changer
notre façon de travailler, de produire et de vivre.
Une des idées qui ressortait de
ce discours était que le partage des ressources devenait nécessaire et lorsque
je regarde ce qui se passe actuellement avec des projets comme Blablacar,
Slideshare ou AirBnB, je me dis que certaines entreprises ont parfaitement
compris cette nécessité. Par ailleurs, leur succès démontre qu’il y a une
véritable prise de conscience dans la population et que ce modèle économique
est viable.
Alors, le partage est-il une
valeur d’avenir ?
Je pense que oui et cela peut s’appliquer
à plusieurs sortes d’industries. En d’autres termes, cela n’est pas réservé à
quelques startups californiennes. Prenons l’exemple d’AirBnB. En gros, le modèle
consiste à partager son appartement ou sa maison avec des personnes contre
rémunération. Cela court-circuite complètement le marché de l’hôtellerie
traditionnelle et aujourd’hui cette société dispose de plus de chambres
(virtuellement) que toute la chaîne Hilton dans le monde !
On peut alors se demander si
cette façon de procéder s’applique à toutes les entreprises ? Car l’enjeu
est là. Si de nouveaux paradigmes émergent, est-ce que mon entreprise va
pouvoir les suivre, ou va-t-elle disparaître. Certes, les principes de destruction
créative peuvent laisser penser que mon entreprise dans sa forme actuelle va
disparaître, mais que « autre chose » renaîtra, mais cette autre
chose ne me concernera peut-être plus. Le mieux serait que je puisse faire
évoluer mon entreprise de sorte à la mettre en accord avec ces nouveaux
paradigmes.
Je pense que cela est possible
dans une certaine mesure. Dans une certaine mesure seulement car, soyons
clairs, tout ce qui existe aujourd’hui ne pourra pas muter simplement. Mais,
cependant, cela ne doit pas nous empêcher de mener une réflexion complète et
sans tabou sur la façon dont l’entreprise pourra évoluer.
Premièrement, le fait de voir les
ressources naturelles diminuer doit nous faire réfléchir sur les matières
premières que nous utilisons dans nos entreprises. Peut-on les recycler ?
Nos déchets peuvent-ils être réutilisés par d’autres entreprises ?
Existe-t-il des matières premières alternatives ?
Ensuite, si on parle de partage, que
sommes-nous prêts à partager ? On peut aujourd’hui partager sa maison
(AirBnB), sa voiture (Blablacar), ses connaissances (Slideshare et autres cours
en ligne), on peut partager son jardin, ses outils, etc.. Bref, il semble qu’il
n’y ait pas de vraie limite, car à part bien entendu sa structure familiale, il
semble que tous les biens matériels ou non que nous possédons aujourd’hui
puissent être partagés.Mais ce partage doit permettre de
générer des revenus pour ceux qui en sont les initiateurs pour deux raisons :
il faut un modèle économique viable pour l’entreprise qui organise ce partage,
et il faut que l’intérêt qu’en retire la personne soit suffisant pour lui faire
sauter le pas.
Enfin, comment passe-t-on d’une
entreprise d’aujourd’hui vers une entreprise de demain qui sera capable de
correspondre aux attentes de la population ? C’est là le plus grand défi
auquel sont confrontées les entreprises car elles ne sont pas nécessairement
programmées pour effectuer une telle révolution. La première mutation à réaliser
est sans nul doute à l’intérieur de l’entreprise. Le partage d’informations
doit se faire en son sein de pour que la direction et l’ensemble des salariés
prennent concrètement conscience du fait que le partage des connaissances est
une force. Ensuite, on peut partager les
ressources en dehors de l’entreprise. En quelque sorte, du co-working
généralisé. La compétence de chacun peut être non seulement efficace pour l’entreprise
où on est, mais également pour d’autres. De cette manière, tout le monde
progresse. Enfin, il faut envisager le
partage d’informations avec ses clients et prospects. C’est ce qui est martelé
par les marketeurs : il faut échanger avec ses clients pour bien les connaître
et les pour bien mesurer quels sont leurs besoins et attentes.
Tous les outils existent aujourd’hui,
il faut seulement les utiliser pleinement.
Bien entendu, cela peut paraître
utopiste et un doux rêve. Mais il ne s’agit pas de plonger dans une co-gestion
comme certains syndicats en rêve pour deux raisons fondamentales :
premièrement ces concepts sont des concepts du passé avec une idéologie
passéiste, ensuite parce que cela va beaucoup plus loin que le simple « contrôle »
du dirigeant par ses salariés.
De toute façon, il semble que
nous n’ayons pas le choix, car il y a une certitude : les ressources «naturellement
renouvelables » diminuent et l’ère de l’abondance que nos ancêtres ont
connu est donc terminée. Nous devons donc utiliser cet outil dont la nature
nous a doté : notre cerveau. Ce n’est qu’en réfléchissant sans idéologie à
la meilleure façon de vivre ensemble sur cette planète avec des ressources
naturelles qui s’épuisent que nous pourrons assurer notre survie.
Et vous, comment envisagez-vous l’avenir
de votre entreprise ?
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