Retrouvez cet article et toutes les fiches pratiques de l'entrepreneur sur
Creative Consulting
On a souvent évoqué le déni de réalité, qui est une « maladie »
dont tout chef d’entreprise peut souffrir un jour ou l’autre et qui le conduit
à rejeter en bloc l’évidence. Ce mal pose un problème de taille puisqu’il
altère la prise de décision : pourquoi décider de licencier 10 personnes
alors que tout va aller mieux …
Seulement voilà, si les signes du déni de réalité sont assez
clairs, il y a une variante à cette altération du jugement qui s’appelle la
fuite en avant. La fuite en avant pose un problème car elle peut s’apparenter à
ce que les anglo-saxons nomme « la vision » !
Prenons l’exemple d’une entreprise qui va mal et de son
responsable qui vous parle d’investissements à venir, de nouveaux marchés à
conquérir, etc.. Sur le papier, cette attitude peut paraître rassurante car on
se dit que ce chef d’entreprise est capable de se projeter au-delà de sa
situation actuelle et qu’il se met en ordre de marche pour passer l’épreuve et
éviter que ce qui a conduit à ses problèmes se répète.
Cela peut effectivement être cela. Mais cela peut être aussi
le signe que le chef d’entreprise, faisant fi de la réalité d’aujourd’hui tente
de se projeter dans un monde meilleur où tout ira bien ! Et tout le danger
est là. S’il est vrai que nos actions d’aujourd’hui doivent être guidées par
une perspective à long terme, il ne faut pas oublier que pour atteindre l’objectif,
il faut partir d’aujourd’hui. Or, si on refuse de s’occuper des problèmes actuels,
il n’y aura pas d’avenir car l’entreprise va sombrer.
Il faut donc commencer par se demander sérieusement si la
vision qui est proposée par le chef d’entreprise est une vision stratégique s’appuyant
sur une réalité d’aujourd’hui ou si c’est un rêve qui tente de faire oublier la
misère actuelle.
Pour cela, il y a selon moi un moyen très simple : le
chef d’entreprise prend-il concrètement des décisions qui traitent les
problèmes du court-terme ou non ? Par exemple, s’il s’agit de licencier
des salariés, s’il s’agit de mettre l’entreprise en sauvegarde ou bien de
vendre des actifs pour lui permettre de traiter les problèmes actuels, le chef
d’entreprise doit être en mesure d’agir vite et sans hésiter.
A l’inverse, s’il tergiverse, s’il trouve toujours une bonne
raison de ne pas faire les choses, en un mot s’il procrastine, et que dans le
même temps, il passe beaucoup de temps à parler du futur, de projets à venir, à
discuter aides financières pour investir dans du matériel qui pourrait
éventuellement servir dans les années à venir, alors il y a danger car le déni
de réalité est là. Pire, sachant inconsciemment qu’il est dans le déni, le chef
d’entreprise tentera de vous convaincre que le futur est ce qu’il y a de plus
important …
Il n’est pas question de jeter la pierre à celles ou ceux
qui ont ce comportement. Il s’agit seulement de faire prendre conscience aux
proches de ce ou cette chef d’entreprise qu’avoir une vision à long terme c’est
bien et même nécessaire, mais qu’il ne faut pas s’arrêter à la vision et bien mettre
en œuvre aujourd’hui ce qui sera utilisable demain.
Et vous, avez-vous déjà rencontré cette sorte de déni de la
réalité ?
Pour aller plus loin :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire