lundi 2 juin 2014

L’évolution des actifs des entreprises



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Dans un bilan, l’actif d’une entreprise est composé de l’actif immobilisé et de l’actif circulant. L’actif circulant est par nature liquide puisqu’il est constitué en gros des encours, des stocks et des créances clients. En revanche, l’actif immobilisé, comme son nom l’indique n’est pas liquide. Toutefois il peut être liquidé partiellement si le dirigeant souhaite vendre des immeubles, du matériel ou des brevets appartenant à l’entreprise.

Ces actifs immobilisés constituent donc la dernière ressource disponible en cas de besoin de liquidités importantes pour l’entreprise. Seulement, si on fait le tour de ces actifs, on se rend compte que de plus en plus souvent, ils n’existent plus …



Les actifs immobilisés corporels

En effet, prenons les bâtiments. La quasi-totalité des entreprises ont sorti ces actifs de l’entreprise d’exploitation pour les mettre à l’abri en cas de disparition de cette dernière. Un bâtiment peut abriter d’autres entreprises que la sienne, peut être revendu à un tiers, tout cela indépendamment de la santé de l’entreprise initiale. Le schéma le plus courant consistant à loger ces bâtiments dans une SCI.

Concernant les matériels nécessaires à la production des biens (ou des services) de l’entreprise, il peut soit s’agir de matériels appartenant en propre à l’exploitation, soit loués ou en crédit-bail. Dans ces derniers cas, l’entreprise d’exploitation ne possède pas ces matériels. Cela signifie concrètement qu’ils ne sont pas liquidables. D’ailleurs, même s’ils appartiennent à l’entreprise leur valeur à un instant donné est souvent très largement inférieure au prix du neuf. C’est la raison pour laquelle, en cas de vente aux enchères consécutive à une Liquidation Judiciaire, le liquidateur n’en tire pas des montants élevés.

Il en va de même pour tout le matériel informatique ou bureautique et le mobilier. De nos jours, les produits de ce type évoluant en permanence, ce sont des actifs qui ne valent généralement pas grand-chose et qui de plus peuvent également être loués (ceci est d’autant plus vrai pour les matériels « importants » comme les serveurs ou les photocopieurs).

En clair, une entreprise peut donc parfaitement fonctionner sans aucun actif corporel en propre

Les actifs immobilisés incorporels

Restent donc les actifs dits incorporels.

Le fonds de commerce a une valeur qui dépend souvent de l’entreprise et des qualités de son dirigeant (je parle ici des PME). En effet, la plupart du temps, le dirigeant de l’entreprise est son fondateur et c’est lui qui a créé la « marque » de l’entreprise. C’est également lui qui, années après années à constitué le fonds de commerce.
En d’autres termes, lorsque l’entreprise est liquidée, il est très difficile de valoriser le fonds de commerce comme avant …

Les logiciels, sauf s’ils ont été développés par l’entreprise, peuvent parfaitement être loués à des tiers. De la même manière que pour les actifs corporels, ils peuvent donc être sortis de l’exploitation. Dans le cas où ils ont été développés par l’entreprise, il s’agit de les valoriser correctement, car très souvent leur valeur est liée au bon fonctionnement de l’entreprise. Par exemple, si une entreprise de logistique a développé une application permettant d’optimiser le flux de sa flotte, ce logiciel n’aura de valeur que pour une entreprise tierce souhaitant racheter ce logiciel pour ses propres besoins.

Restent les brevets, mais on retombe dans le cas des logiciels propriétaires. Et il faut bien comprendre que ces actifs ne se retrouvent pas souvent dans les entreprises dites brick and mortar …

Conséquences pratiques

Ainsi, une entreprise industrielle produisant des biens de consommation peut parfaitement fonctionner avec la plupart de ses actifs extériorisés. Concrètement, cela signifie qu’un investisseur n’a pas beaucoup de garanties concrètes … En effet, si l’entreprise disparaît, il ne pourra pas réaliser beaucoup d’actifs pour couvrir ses pertes. Cela risque donc de limiter les chances pour l’entreprise de trouver des investisseurs classiques.

Mais cela peut avoir un avantage « stratégique ». En effet, si un dirigeant ne souhaite pas avoir de concurrent reprenant son activité en cas de liquidation de son entreprise, si celle-ci ne dispose d’aucun actif immobilisé, peu de repreneurs se présenteront et il pourra donc démarrer une nouvelle activité sans trop de problèmes (au détail près qu’il devra partir de zéro car étant dirigeant d’une entreprise liquidée, il va devoir être très convaincant auprès de ses fournisseurs et partenaires pour pouvoir redémarrer …).

Les seuls actifs sur lequel le chef d’entreprise a un poids réel et qui font réellement la valorisation de son entreprise sont ce qu’elle peut apporter comme solutions aux problèmes de ses clients. En d’autres termes, on peut louer ou externaliser tout ce qu’on veut, la seule chose qu’il faut garder en interne et qui fait la vraie valeur de l’entreprise, est sa capacité à créer de la valeur.

Le fait qu’il ne reste le plus souvent que ces actifs va changer les relations existant entre les entreprises et les investisseurs ou les banques. Or les banques vont avoir beaucoup de mal à s’adapter à ce nouveau type d’actif car il est très difficile à valoriser concrètement. Dans la mesure où elles ont besoin de garanties concrètes, cela signifie qu’elles vont à terme disparaître de la liste des entités susceptibles de prêter de l’argent aux entreprises …


La tendance actuelle qui consiste à externaliser le maximum de ses actifs va transformer la relation qui existe entre les entreprises et les investisseurs et partenaires financiers. Il est (presque) fini le temps où on pouvait racheter une entreprise en se disant qu’on pouvait à tout instant revendre ses actifs pour se refaire. Les chefs d’entreprise devront davantage s’attacher à développer les seuls actifs restant dans l’entreprise, à savoir sa main d’œuvre, son savoir-faire et sa proposition de valeur.


Et vous, avez-vous encore beaucoup d’actifs matériels dans votre entreprise ?


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