lundi 23 juin 2014

Reprendre une entreprise intelligemment



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Lorsque la fibre entrepreneuriale vous tient et que vous souhaitez reprendre une entreprise, votre premier réflexe est de procéder à un LBO (Leverage Buy-Out). Pour ce faire, vous mettez d’un côté vos économies et de l’autre un prêt bancaire qui sera remboursé sur plusieurs années grâce aux résultats de l’entreprise.

Cela c’est la théorie.

En pratique, si le principe reste le même, les choses se déroulent quand même différemment.



En effet, pour commencer, la banque va vous demander de mettre un apport élevé faute de quoi elle refusera de vous suivre. Dans ces conditions, l’effet de levier ne sera pas très important et on est donc loin de l’esprit du LBO.

Ensuite, vous allez vous engager pour plusieurs années (en général 7 ans) avec une entreprise que vous ne connaissez pas et qui aura de toute de façon été présentée comme ayant une rentabilité importante et garantie pendant l’éternité. Au moment de fournir un Business Plan à la banque vous serez vous-même tenté de présenter un avenir radieux pour obtenir votre prêt.
Or rien ne garantit que tout va bien se passer pendant ces années à venir et si les choses ne se déroulent pas comme prévu, l’entreprise n’aura pas assez de résultat et donc in fine de trésorerie pour vous permettre de rembourser votre prêt. Je vous laisse imaginer la suite …

De plus vous aurez mis toutes vos économies dans cette entreprise et son résultat, sauf cas rare, suffira juste à rembourser le prêt du LBO. Cela signifie en clair que pendant toute la durée du remboursement vous n’aurez aucune capacité d’investissement et que vous serez donc condamné à faire comme faisait votre cédant … Adieu donc innovation et nouveaux produits.

Je ne parle même pas des cautions que la banque vous aura demandées pour pouvoir vous octroyer le prêt tant convoité qui va vous rajouter une pression donc vous vous seriez bien passé …

On comprend donc que dans ces conditions, reprendre une entreprise n’a aucun sens et ceux qui vous expliqueront le contraire sont sans doute de très bons conseilleurs mais sûrement pas des payeurs … D’ailleurs, reprendraient-ils cette entreprise, eux ?

Il y a toutefois une solution qui peut permettre de réconcilier à terme les associations ou autres intermédiaires en quête de repreneurs pour leurs cédants et celles ou ceux qui ont envie d’entreprendre en reprenant une entreprise. Mais cette solution requiert un peu de temps et de patience.

Le principe est que, sauf si vous voulez rentrer dans les chaussures du cédant et continuer le chemin qu’il avait commencé, vous voulez sûrement partir du savoir-faire, des matériels et des compétences de l’entreprise cible pour faire autre chose. Par exemple, vous pouvez avoir dans le viseur une scierie, pas pour continuer à débiter des planches de bois, mais pour créer une gamme de produits d’ameublement en bois pour des avions privés.

Dans ce cas, le plus simple est de créer une petite entreprise en parallèle avec très peu de fonds dont l’objet sera de concevoir et de commercialiser les produits que vous souhaitez réaliser. Ceci peut d’ailleurs être fait en parfaite transparence avec le cédant mais qui va rester dans un premier temps un sous-traitant.

Avec le temps, vous pourrez tester vos idées de développement, voire commencer à gagner de l‘argent. D’ailleurs, si cela ne marche pas, ce n’est pas grave, car vous aurez juste perdu un peu de temps et en tout cas très peu d’argent. En d’autres termes, cela revient à appliquer les principes du lean startup pour une entreprise qui n’est pas nécessairement dans le monde du numérique.

Si les choses se passent bien en revanche, vous aurez tout le loisir de mieux apprendre le métier et comprendre le savoir-faire de votre cédant. Vous pourrez alors entrer petit à petit au capital de son entreprise pour finir par être majoritaire et détenir 100% de ses parts.

Ainsi, vous aurez complètement minimisé les risques en testant votre idée sans avoir sur vos épaules le poids d’un LBO réalisé avec une entreprise que vous ne connaissez pas. D’ailleurs, un LBO n’est même plus nécessaire puisque vous pouvez vous contenter de réinvestir les gains de votre structure dans le rachat des parts de votre cible.
Vous garderez donc votre capacité financière et les banques n’interviendront pas dans le processus, ce qui est une très bonne chose.



Reprendre une entreprise lorsqu’on est un particulier s’apparente souvent à une partie de poker où on peut tout perdre tant il y a de paramètres qu’on ne maîtrise pas au départ. Par ailleurs, l’entourage du cédant ayant tendance à rendre la mariée la plus belle possible, vous aurez sans doute des informations optimisées mais qui ne décrivent pas la réalité. Une approche du type lean startup sur une structure annexe peut permettre de résoudre ce problème.


Et vous, comment comptez-vous gérer la reprise d’une entreprise ?


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