Retrouvez cet article et toutes les fiches pratiques de l'entrepreneur sur
Creative Consulting
L’actualité médiatique récente a fait état de la mort de
quelques « pépites ». Certaines de ces morts sont de vrais décès
(Take Eat Easy), d’autres ressemblent à une réincarnation (Save ou Take Away),
d’autres encore sont des digestions (Morning).
Mais dans tous les cas, ce qui était initialement un projet
magnifique, porté par une équipe qui ne voyait que le ciel comme limite à son
ambition, a subi un atterrissage forcé voire un crash.
Alors que s’est-il passé ? Nous aurait-on menti et les
startups seraient-elles mortelles ?
1/ Les startups sont génétiquement programmées pour mourir !
Une startup, comme le définit si bien Steve Blank, est une
organisation à la recherche d’un Business Model rentable. Autrement dit, soit
elle trouve un Business Model rentable et elle devient un papillon sortant de
son cocon et se transforme en une PME « classique », soit elle ne
trouve pas de Business Model rentable et elle meurt, faute de cash …
Car on ne le répètera jamais assez : le seul et unique
moyen pour qu’une entreprise soit pérenne est qu’elle ait des clients qui
paient pour la prestation ou le produit qu’elle vend, et il faut que ses
revenus soient supérieurs à ses charges …
Ainsi, qu’elle sorte du statut de startup par le haut ou par
le bas, l’état de startup n’est qu’un état transitoire.
2/ N’oublions pas les lois de la Physique …
Albert Einstein a postulé qu’il existait une vitesse qui ne
pouvait pas être dépassée, la vitesse de la lumière. Or, lorsqu’on nous parle
de croissance, les jeunes fondateurs de startups nous expliquent que grâce aux
fonds qu’ils viennent de lever, ils vont pouvoir accélérer leur croissance … Or
l’accélération est la dérivée de la vitesse. Autrement dit, on peut pas avoir
une accélération en permanence, faute de quoi on risque de violer les lois de
la Physique …
Bien entendu, il existe des relais de croissance pour passer
d’un marché à un autre et ainsi continuer à croître, mais plus on croît, plus
la croissance est difficile !
Donc, se fixer l’hypercroissance comme stratégie est
mortifère. Plus on va croître, plus il va falloir de fonds pour financer la
croissance et plus cette croissance sera lente. Pour s’en convaincre, il suffit
de regarder la croissance de Facebook : elle n’est pas linéaire, mais
plutôt asymptotique.
Pour résumer, il ne faut jamais oublier l’adage qu’on prête
à l’Empereur Auguste ; Hâte-toi avec lenteur !
3/ Les frais fixes sont … fixes !
Cette lapalissade cache une réalité basique que certains
startupers semblent oublier. Sans doute victimes du syndrome du loto, l’argent
qu’ils viennent de lever semble leur brûler les doigts : alors qu’ils
clament haut et fort qu’ils vont pouvoir « accélérer leur développement
(sic) » ils recrutent à tour de bras (violant par là-même le principe de
scalabilité en vigueur dans toute startup qui se respecte …) et prennent
(parfois) des bureaux dans les beaux quartiers, montrant ainsi à la communauté
qu’ils ont « réussi » !
Seulement, les salaires et les loyers sont parmi les frais
fixes qui pèsent le plus dans une structure encore fragile et qui n’a souvent
qu’un embryon de marché. Et au moindre revers, les charges continueront de
courir tandis que les revenus ne seront pas au rendez-vous.
Conséquence : à moins d’injecter de nouveaux fonds
rapidement, l’entreprise entre rapidement en état de mort cérébrale.
4/ Tu as fait quelle école ?
Les paradigmes ont changé.
Il y a quelques années, lorsque deux personnes travaillaient
dans une même entreprise, la conversation portait sur l’école dont ils étaient
issus, les X, Mines et autres HEC avaient la côte et suscitaient le respect.
Aujourd’hui peu importe l’école, ce qui compte c’est combien on a « réussi
à lever », comme si la capacité à lever des fonds était une qualité …
Ce phénomène étant souvent amplifié par l’incubateur où sa
startup est hébergée : Si vous êtes à « The Family », « Numa »
et maintenant « Station F », tout va bien pour vous, sinon …
Bref, le risque lorsqu’on se focalise sur ce genre de chose plutôt
que passer du temps sur la route à chercher des clients, est qu’on oublie l’essentiel,
la raison même pour laquelle on a créé sa boîte : être profitable.
Bien entendu, ce ne sont pas les seules raisons pour
lesquelles une startup meurt. C’est comme pour les accidents d’avion, il y a
rarement une cause unique. Toutefois, si on perd de vue l’essentiel, à savoir
qu’une entreprise est là pour avoir des clients et faire du profit et que l’arrivée
d’investisseurs n’est pas une fin en soi, mais est là uniquement pour donner un
coup d’accélération efficace, on passe à côté de l’essentiel.
Si on ne respecte pas ces règles de base, on ne développe
pas une entreprise, mais on fait la fête en brûlant l’argent des autres … et on
meurt …
Si cet article vous a plu ou vous a été utile, n'hésitez pas à le partager.
Si vous avez besoin de conseils pour bien gérer votre développement, contactez-nous sur Creative Consulting et nous vous aiderons dans cette démarche.
Si vous avez besoin de conseils pour bien gérer votre développement, contactez-nous sur Creative Consulting et nous vous aiderons dans cette démarche.
Pour aller plus loin :
Très bon article ! Clair et concis.
RépondreSupprimerMerci !
RépondreSupprimer