mercredi 3 avril 2013

Et si on pensait déjà à la vente de son entreprise lors de sa création ?



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Dans la vie comme dans son entreprise, il faut savoir se fixer des objectifs.

Bien sûr, il y a les objectifs pour l'entreprise qui concernent sa croissance, son résultat, ses parts de marché, etc. Mais il y a un objectif que peu de chefs d'entreprise posent : que faire de son entreprise dans 5, 10 ou 15 ans ?

On pense toujours à développer son entreprise, mais pour quoi faire au juste ?  Pour en profiter le temps que cela fonctionne ? Pour la valoriser avant de la vendre ? Pour la céder à ses enfants ? Toutes ces questions, chaque chef d'entreprise devrait se la poser, sérieusement.

A la fin des années 90 et au tout début des années 2000, le mouvement a été initié par les premières start-ups : l'objectif était de lancer une entreprise dans le monde de l'internet, de récupérer un maximum de visiteurs réguliers puis de la vendre des millions de dollars à un plus gros que soit. Peu importait qu'elle gagne de l'argent ou non ...


Mais tout s'est calmé à l'explosion de la bulle internet. Cependant, la question était posée clairement et sans tabou : quel futur envisager pour son entreprise ?

1) Se fixer un objectif

Pour moi, la base du raisonnement consiste à se fixer un objectif chiffré. Par exemple, se dire : dans 5 ans, je veux vendre mon entreprise 1 million d'euros. Ou, je veux la céder à mes enfants dans 15 ans.
L'avantage de se fixer un objectif chiffré est qu'il est mesurable et de là en découlent plusieurs sous-objectifs.

Ensuite, il faut planifier cet objectif dans le temps. Que ce soit dans 5 ans, 10 ans ou 20 ans, peu importe. Ce qui compte c'est le délai qu'on s'accorde pour réaliser l'objectif. On dira qu'il y a des aléas, des accidents possibles, etc. Bien sûr, mais doit-on se focaliser sur ces risques plutôt que de définir le plan général ? Après tout, un risque, même s'il devait s'avérer, devra être géré de sorte à revenir sur l'objectif.

2) Tracer le chemin

On sait d'où on part, on sait où on veut aller. Cela définit donc une droite en mathématiques ! Mais dans le monde de l'entreprise, cette ligne n'est pas forcément rectiligne car, comme indiqué plus haut, il peut y avoir des aléas ou des décisions à prendre qui n'étaient pas prévues au départ.

Il est donc très important de poser, le long de ce chemin, des petits cailloux qui le balisent. Les anglophones parlent de Milestones, nous pouvons parler de Bornes. Leur mission : fixer des points de passage obligés qui permettent d'atteindre l'objectif à terme.
Par exemple, si on veut valoriser son entreprise 1 million d'euros après 5 ans, on peut imaginer devoir dégager un résultat net après impôts de 150 000 euros par an. Ce résultat objectif sera donc une borne à franchir chaque année.

Ensuite, cela permet de savoir quoi faire lorsqu'un choix se présente. On doit alors réfléchir en fonction de l'objectif : on n'aura en effet pas la même politique d'investissement ou de recrutement selon qu'on veut vendre son entreprise dans 5 ans ou la céder à ses enfants dans 20 ans ...

3) Inscrire le plan dans les gènes de l'entreprise

Si l'entreprise est une création récente, c'est dès le début qu'on doit imaginer son avenir. Mais il n'est jamais trop tard pour agir. Ceci dit, il est évident que plus on attend, plus on aura du mal à réorienter l'entreprise vers un objectif ambitieux. Si je reprends l'exemple de la vente à 1 million d'euros après 5 ans, imaginons que l'entreprise ait déjà 2 ans d'activité et qu'elle ait eu une perte de 50 000 euros la première année, et un bénéfice de 10 000 euros la seconde : il va falloir sérieusement repenser son organisation et sa gestion si on veut redresser la barre en 3 ans ...

Sans aller jusqu'à dire que le dirigeant doit penser tous les jours à la vente de son entreprise, il faut bien comprendre que c'est pourtant une façon de penser assez saine. Cela peut permettre de se préparer à la cession de son entreprise. Et Dieu sait que c'est un moment douloureux pour tout chef  d'entreprise qui a créé son entreprise. Donc, plus on s'y prépare tôt, mieux cela vaut.



Ainsi, le fait de penser à la vente de son entreprise alors qu'on vient de la créer peut paraître paradoxal, mais si on y réfléchit bien, c'est ce qui permet de se fixer une route vers le succès. Cette route ayant d'autant plus de chance d'être suivie qu'on y aura posé de temps à autre des petits cailloux qui permettront de mesurer l'avance ou le retard sur l'objectif. En un mot, il faut savoir planifier !

Et vous, avez-vous pensé à céder votre entreprise ?

Pour aller plus loin :


           

1 commentaire:

  1. Entièrement d'accord. Je préconise cette stratégie depuis plusieurs années. Tout comme lorsqu'on achète des actions de cies publiques on prévoit un prix cible de sortie, l'achat ou la création d'une entreprise privée devrait aussi faire l'objet d'une même réflexion. Bien sur que la stratégie ne sera pas immuable et inflexible dès le départ. Mais elle trace les grandes lignes de l'objectif de l'entrepreneur, quitte à les préciser avec le temps, tous les cinq ans par exemple.

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