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Creative Consulting
A l'instar du livre de Frédéric Beigbeder,"l'Amour dure 3 ans", je me demande parfois si la passion qu'un entrepreneur peut mettre dans son entreprise n'est pas limitée dans le temps.
Non pas qu'après une certaine période la passion d'entreprendre diminue, mais il me semble qu'après quelques années, le projet qu'on a monté et développé atteint une taille critique au-delà de laquelle il faut davantage le gérer plutôt que de continuer à le développer en prenant des risques.
En effet, entreprendre est presque une vocation, et souvent l'entrepreneur est un touche à tout qui est toujours en mode création et remise en cause. Cela lui permet d'ailleurs de rebondir en cas d'échec et de repartir sur des nouvelles voies.
Mais il y a sans doute aussi un phénomène de lassitude qui s'installe chez l'entrepreneur après quelques années sur son projet. Car les premiers développements, les premiers clients, etc. sont une chose excitante. En revanche, la routine peut s'installer si on n'explore pas d'autres marchés, si on ne prend pas de nouveaux risques en lançant un tout nouveau produit, etc.. En fait, l'entrepreneur entreprend. Cette tautologie est malgré tout très réelle. Si je voulais simplifier à l'extrême, je dirais que d'un côté on a les entrepreneurs et de l'autre, les gestionnaires. Les deux se complètent parfaitement et le second peut avantageusement prendre le relais du premier.
Tout l'enjeu, lorsqu'on a créé son entreprise, est alors de se mettre en position d'entreprendre tous les jours. Cela signifie explorer de nouveaux marchés, de nouveaux modes de consommation, de nouvelles façons de vendre, etc. Si on prend Apple par exemple, au départ il y avait les ordinateurs individuels puis on a eu les lecteurs pour musique puis les téléphones, et maintenant les tablettes. C'est sans doute parce qu'il était un entrepreneur que Steve Jobs a pu réaliser cela.
Alors, que faire ? Vendre son entreprise et faire autre chose ? Pourquoi pas. Mais il existe une autre solution : s'adjoindre un gestionnaire qui va gérer l'entreprise pendant que l'entrepreneur pourra continuer à la développer au-delà de ses frontières actuelles. Non pas que l'entrepreneur soit systématiquement un mauvais gestionnaire, mais il faut pouvoir se concentrer sur la démarche d'entreprendre sans être pollué par les contraintes de la gestion courante.
Dans son livre, Frédéric Beigbeder fixait la durée de l'amour à 3 ans. Il n'y a évidemment pas de valeur précise qui fixe le temps que dure la passion qu'on a développée pour son projet d'entreprise. Cela dépend des personnes, de la nature du projet, etc.. En revanche, il faut savoir que le moment arrivera où la passion diminuera et que ce jour-là il faudra être prêt à passer la main à un gestionnaire. Il ne s'agira pas alors de tout abandonner, mais bien de démarrer une nouvelle aventure à l'intérieur ou à l'extérieur de son entreprise.
Et pour vous, combien de temps avez-vous été passionné par votre projet d'origine ?
Pour aller plus loin :
L'idée de s'ajoindre est gestionnaire est très bonne.
RépondreSupprimerIl n'y a rien de pire que le quotidien pour perdre la vision stratégique qu'un entrepreneur doit avoir. Mais dans le même temps, il faut faire attention de ne pas s'éloigner du terrain.
Equation difficile !
Comme quoi, quel que soit le domaine, l'union fait la force et on a besoin d'altérité pour avancer. Je dirais d'ailleurs que même sans s'associer, il est bon dès le départ de solliciter un gestionnaire pour déjouer certains pièges et pouvoir se développer dans les meilleures conditions.
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