lundi 5 août 2013

Et si c'était l'Etat qui sauvait l'entreprise ?



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Il y a quelques temps, j’aidais un client à monter un dossier auprès de la Médiation du Crédit car il était en litige avec une banque. Il se trouve que le Médiateur du Crédit était le directeur départemental de la Banque de France. Lors d’une des réunions, se trouvaient la banque avec laquelle le litige existait, mais également les autres banques de l’entreprise et surtout un représentant de la BPI France, ex-OSEO.

Le rôle d’OSEO étant, à terme, de se substituer à la banque défaillante pour du moyen terme. Mais son rôle était également d’intervenir pour aider l’entreprise à mobiliser son compte client dans le cadre des marchés publics.



Au-delà de cette intervention « étatique » via la Banque de France et la BPI France dans le cadre particulier de ce litige, j’ai alors réalisé qu’en fait, si on regarde le comportement actuel des banques vis-à-vis des entreprises, si on regarde l’ensemble du dispositif d’aides et de subventions que l’état a mis en place pour les entreprises, si on regarde ce que peut offrir la BPI, on constate qu’en fait, petit à petit, l’Etat semble se substituer aux « partenaires » économiques traditionnels de l’entreprise.

Prenons par exemple le dernier exemple en date du CICE. Ce dispositif est un crédit d’impôt accordé aux entreprises, sans contraintes particulières, si ce n’est que pour en bénéficier, l’entreprise doit disposer de salariés dont le salaire brut ne dépasse pas 2.5 fois le SMIC.

C’est un crédit d’impôt assis sur la masse salariale qui peut faire l’objet d’une avance par le biais de la BPI.

Question : pourquoi ne pas avoir tout simplement diminué les charges sociales des entreprises ? Sans doute parce que c’est le moyen pour l’Etat de savoir quelle est la masse salariale des entreprises de manière directe et, éventuellement, d’exiger en retour des engagements de la part de celles qui vont en bénéficier.

Par ailleurs, les entreprises ont la possibilité de disposer de ce crédit d’impôts sous la forme d’une avance en trésorerie fournie par la BPI. En d’autres termes, c’est une sorte de subvention déguisée qui peut aider les entreprises éligibles.

Si on ajoute à cela les différentes aides et subventions existant pour les entreprises et proposées par les Départements, les Régions, la CEE ou d’autres, on réalise que, moyennant pas mal d’heures passées à remplir des tonnes de documents et de formulaires, il y a moyen pour une entreprise de disposer de beaucoup d’argent, sans autre condition que ne pas l’utiliser pour se verser des dividendes ou garder les emplois en France.

A ce titre, le rôle de la BPI est assez symptomatique de ce basculement des réseaux traditionnels vers l’Etat. Aujourd’hui, cet organisme peut en effet effectuer des prêts, garantir des prêts contractés chez des banques « classiques », faire de l’avance sur créances, aider pour des investissements, etc.. Bref, tout ce que les banques traditionnelles ne veulent plus faire, ou en tout cas ne continuent à faire que moyennant des conditions de plus en plus dures pour les chefs d’entreprises.

Ainsi, si on pousse le raisonnement, on peut imaginer demain une entreprise qui ne travaillerait sur son financement de BFR ou sur ses investissements, qu’avec la BPI et plus avec les banques classiques, ces dernières se « contentant » de disposer des flux courants …

Ce qui signifie que les banques n’auraient finalement plus aucun risque à gérer, celui-ci étant porté par la BPI, donc l’Etat. En plus, les prêts et avances de la BPI ne faisant pas l’objet de caution du dirigeant, cela soulagerait les chefs d’entreprise de ce stress, mais serait également la porte ouverte aux abus de toute sorte.


Ainsi, si l’intervention de l’Etat se fait de plus en plus remarquer dans le financement des entreprises, cela se fait au profit des banques traditionnelles qui n’ont plus de risque à gérer, mais aussi au profit des chefs d’entreprise qui ont une pression en moins. Pour autant, ces interventions ne doivent pas se transformer en interventionnisme ni en un système où toutes les entreprises seraient aidées, même si leur activité ne le mérite pas.


Et vous, pensez-vous que ces aides de l’Etat sont positives ?

Pour aller plus loin :


           

1 commentaire:

  1. Bonjour
    Pour être positives , encore faudrait il que les Banques jouent le jeu!!! ce qui n'est pas le cas!!! une loi les "oblige" a accorder des prêt de trésorerie depuis le mois de Janvier avec l'aide de la BPI ou OSEO mais celles ci ne le font pas et ces organismes ne font rien sans leur demande, et surtout ne peuvent rien faire pour les y obliger! Les Banques ont le droit de bafouer la Loi et nous ne pouvons rien faire !!! Dans ce contexte difficile de trouver des solutions pour les petites entreprises

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