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Comme pour beaucoup de personnes je crois, la lecture du
billet de Guilhem Bertholet intitulé « le Lean Startup m’a Tuer » m’a
interpellé. Mais plutôt que de rester sur l’impression bizarre d’avoir été
floué pendant des années en croyant dur comme fer à la justesse et à la
pertinence du lean startup, je me suis posé la question de savoir s’il n’y
avait pas la possibilité d’unifier ces théories que sont le lean startup et la
vision.
En effet, dans l’article cité plus haut, Guilhem Bertholet
indique très justement que l’application du lean startup semble être
antinomique avec la vision que porte l’entrepreneur. Effectivement, le lean
startup prône la rapidité et si les premiers résultats ne sont pas là, vision
ou pas, l’entrepreneur est censé tout arrêter ou pivoter ! Il y a donc un
problème qui peut se poser à chaque entrepreneur car je dirais presque, par
nature, c’est la vision qu’il porte qui le caractérise.
La vision et le lean startup sont-ils sont donc des notions
compatibles ?
Je pense que oui pour trois raisons.
Tout d’abord, ce ne sont pas des notions qui s’opposent mais
qui sont complémentaires. En effet, la vision fixe l’objectif et est souvent un
guide, un fil rouge qui existe tout au long de la démarche entrepreneuriale,
elle est donc de l’ordre de la stratégie. Quant au lean startup il est
davantage de l’ordre de la tactique car il est non seulement court-termiste par
essence et est surtout un outil pour tester des modèles.
Ensuite, je crois que pour comprendre l’imbrication de ces
deux notions, il faut sortir du monde digital et prendre un peu de hauteur. En
effet, même si ces notions sont nées outre-atlantique dans les milieux de l’économie
digitale (le nom même de lean startup est assez marqué), elles s’appliquent
parfaitement à d’autres milieux. Les entreprises relevant du brick and mortar sont
donc parfaitement éligibles à ces concepts. Pour résumer, l’économie digitale n’étant
qu’un sous-ensemble de l’économie, des notions peuvent s’appliquer parfaitement
dans le cas général, même si certains points d’achoppement existent localement.
Par ailleurs, même si l’ambition clairement affichée d’Eric
Ries, le théoricien du lean startup est d’étendre ce concept au-delà des
frontières du monde des startups, et d’en faire un outil universel, cela ne
reste qu’une méthode de travail comme une autre, même si elle est sacrément
puissante. Mais pour être pleinement efficace, elle doit être mise en œuvre avec
d’autres outils comme, par exemple, les
canevas d’Alexander Osterwalder. Elle n’est donc pas LA méthode unique de
développement de projet.
Pour en revenir à l’article de Guilhem Bertholet, il me
semble donc clair que le chef d’entreprise qui n’appliquerait que le lean
startup passe à côté de plein d’opportunités. D’autant que ce qui ne fonctionne
pas aujourd’hui sera peut-être un must-have demain. Il n’y a qu’à relire l’histoire
de l’iPad pour s’en convaincre.
De même le chef d’entreprise qui s’entêterait à poursuivre
sa vision risquerait de manquer de trésorerie s’il s’avère que celle-ci n’est
pas prête à être partagée par tout le monde au moment où il la met en oeuvre.
Pour moi, je dirais donc que la vision est sans doute ce qui
est le plus important pour un entrepreneur car c’est non seulement ce qu’on ne
peut pas copier (d’où l’intérêt de la partager avec un maximum de monde pour l’évaluer)
mais c’est également ce qui permet de garder le cap lors du développement de l’entreprise.
Mais cette vision n’a de sens que si des clients y adhèrent
en grand nombre. Et c’est précisément là qu’intervient le lean startup. Cet
outil très puissant permet en effet de tester très rapidement (et à moindre
coût) les différentes solutions qui ne sont en fait que la mise en œuvre d’étapes
permettant à la vision de se réaliser.
Il est donc normal que la vision ne contienne pas la notion
de cycles courts et que le lean startup n’intègre pas la vision dans sa mise en
œuvre car ce sont deux notions complémentaires et situées sur deux plans
différents. Mieux, elles doivent exister conjointement faute de quoi,
effectivement, on risque de se perdre …
Et vous, opposez-vous ces deux notions ?
Si vous avez une vision et souhaitez la mettre en œuvre ou
que vous ne savez pas comment utiliser le lean startup dans votre entreprise,
rendez-vous sur http://www.so-creativeconsulting.com
Pour aller plus loin :
Merci pour cet article!! Tout à fait d'accord avec vous, la notion de vision et la méthodologie lean startup sont complémentaires, aussi bien sur le niveau (stratégique vs tactique) que sur le timing (long terme vs court terme). Ce n'est pas parce que le Lean Startup n'intègre pas directement la vision qu'il faut se priver d'une méthodologie efficace , c'est le rôle de l'entrepreneur de savoir pourquoi il fait ça et où il souhaite aller. Dans l'accélérateur de startup que j'anime, nous avons d'ailleurs construit un programme où ces deux piliers coexistent http://lannexe.lacantine-rennes.net/un-programme-pour-les-startups-a-rennes/
RépondreSupprimerAu plaisir de vous lire
Effectivement, comme je l'ai écrit, le lean startup n'est qu'un outil que tout entrepreneur devrait avoir dans sa boîte à outils ! C'est une très bonne chose de rappeler aux entrepreneurs en herbe qu'il ne faut surtout jamais négliger la vision ! C'est elle qui porte le projet
SupprimerTrès belle synthèse du sujet!
RépondreSupprimerJe suis convaincue que la vision de l'entrepreneur et la vision pour son entreprise est le facteur clé de la perennité d'une entreprise! La vision s'intégre d'ailleurs très bien avec les canevas d’Alexander Osterwalder!
Merci aussi de si bien communiquer sur ce qu'est le business model!