lundi 23 décembre 2013

Vision et lean startup sont-ils compatibles ?




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Comme pour beaucoup de personnes je crois, la lecture du billet de Guilhem Bertholet intitulé « le Lean Startup m’a Tuer » m’a interpellé. Mais plutôt que de rester sur l’impression bizarre d’avoir été floué pendant des années en croyant dur comme fer à la justesse et à la pertinence du lean startup, je me suis posé la question de savoir s’il n’y avait pas la possibilité d’unifier ces théories que sont le lean startup et la vision.

En effet, dans l’article cité plus haut, Guilhem Bertholet indique très justement que l’application du lean startup semble être antinomique avec la vision que porte l’entrepreneur. Effectivement, le lean startup prône la rapidité et si les premiers résultats ne sont pas là, vision ou pas, l’entrepreneur est censé tout arrêter ou pivoter ! Il y a donc un problème qui peut se poser à chaque entrepreneur car je dirais presque, par nature, c’est la vision qu’il porte qui le caractérise.

La vision et le lean startup sont-ils sont donc des notions compatibles ?



Je pense que oui pour trois raisons.

Tout d’abord, ce ne sont pas des notions qui s’opposent mais qui sont complémentaires. En effet, la vision fixe l’objectif et est souvent un guide, un fil rouge qui existe tout au long de la démarche entrepreneuriale, elle est donc de l’ordre de la stratégie. Quant au lean startup il est davantage de l’ordre de la tactique car il est non seulement court-termiste par essence et est surtout un outil pour tester des modèles.

Ensuite, je crois que pour comprendre l’imbrication de ces deux notions, il faut sortir du monde digital et prendre un peu de hauteur. En effet, même si ces notions sont nées outre-atlantique dans les milieux de l’économie digitale (le nom même de lean startup est assez marqué), elles s’appliquent parfaitement à d’autres milieux. Les entreprises relevant du brick and mortar sont donc parfaitement éligibles à ces concepts. Pour résumer, l’économie digitale n’étant qu’un sous-ensemble de l’économie, des notions peuvent s’appliquer parfaitement dans le cas général, même si certains points d’achoppement existent localement.

Par ailleurs, même si l’ambition clairement affichée d’Eric Ries, le théoricien du lean startup est d’étendre ce concept au-delà des frontières du monde des startups, et d’en faire un outil universel, cela ne reste qu’une méthode de travail comme une autre, même si elle est sacrément puissante. Mais pour être pleinement efficace, elle doit être mise en œuvre avec d’autres outils comme, par exemple,  les canevas d’Alexander Osterwalder. Elle n’est donc pas LA méthode unique de développement de projet.


Pour en revenir à l’article de Guilhem Bertholet, il me semble donc clair que le chef d’entreprise qui n’appliquerait que le lean startup passe à côté de plein d’opportunités. D’autant que ce qui ne fonctionne pas aujourd’hui sera peut-être un must-have demain. Il n’y a qu’à relire l’histoire de l’iPad pour s’en convaincre.
De même le chef d’entreprise qui s’entêterait à poursuivre sa vision risquerait de manquer de trésorerie s’il s’avère que celle-ci n’est pas prête à être partagée par tout le monde au moment où il la met en oeuvre.

Pour moi, je dirais donc que la vision est sans doute ce qui est le plus important pour un entrepreneur car c’est non seulement ce qu’on ne peut pas copier (d’où l’intérêt de la partager avec un maximum de monde pour l’évaluer) mais c’est également ce qui permet de garder le cap lors du développement de l’entreprise.
Mais cette vision n’a de sens que si des clients y adhèrent en grand nombre. Et c’est précisément là qu’intervient le lean startup. Cet outil très puissant permet en effet de tester très rapidement (et à moindre coût) les différentes solutions qui ne sont en fait que la mise en œuvre d’étapes permettant à la vision de se réaliser.


Il est donc normal que la vision ne contienne pas la notion de cycles courts et que le lean startup n’intègre pas la vision dans sa mise en œuvre car ce sont deux notions complémentaires et situées sur deux plans différents. Mieux, elles doivent exister conjointement faute de quoi, effectivement, on risque de se perdre …



Et vous, opposez-vous ces deux notions ?



Si vous avez une vision et souhaitez la mettre en œuvre ou que vous ne savez pas comment utiliser le lean startup dans votre entreprise, rendez-vous sur http://www.so-creativeconsulting.com



Pour aller plus loin :


           

3 commentaires:

  1. Merci pour cet article!! Tout à fait d'accord avec vous, la notion de vision et la méthodologie lean startup sont complémentaires, aussi bien sur le niveau (stratégique vs tactique) que sur le timing (long terme vs court terme). Ce n'est pas parce que le Lean Startup n'intègre pas directement la vision qu'il faut se priver d'une méthodologie efficace , c'est le rôle de l'entrepreneur de savoir pourquoi il fait ça et où il souhaite aller. Dans l'accélérateur de startup que j'anime, nous avons d'ailleurs construit un programme où ces deux piliers coexistent http://lannexe.lacantine-rennes.net/un-programme-pour-les-startups-a-rennes/
    Au plaisir de vous lire

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    1. Effectivement, comme je l'ai écrit, le lean startup n'est qu'un outil que tout entrepreneur devrait avoir dans sa boîte à outils ! C'est une très bonne chose de rappeler aux entrepreneurs en herbe qu'il ne faut surtout jamais négliger la vision ! C'est elle qui porte le projet

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  2. Très belle synthèse du sujet!
    Je suis convaincue que la vision de l'entrepreneur et la vision pour son entreprise est le facteur clé de la perennité d'une entreprise! La vision s'intégre d'ailleurs très bien avec les canevas d’Alexander Osterwalder!
    Merci aussi de si bien communiquer sur ce qu'est le business model!

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